Le
27 avril 2016, en collaboration avec le Commandement militaire, la Province de Namur organisait une marche
commémorative sur l’ancien champ de bataille namurois, entre la caserne
militaire de Flawinne et le fort d’Emines. Sur un parcours d’environ
8.5kms, des animations étaient proposées afin de faire prendre
conscience au grand public de la souffrance vécue par nos soldats, mais
aussi par notre population au cours de la Grande Guerre. À l’issue de la
marche, une découverte du fort d’Emines était proposée aux marcheurs.
Une navette en bus assurait ensuite le retour vers la caserne de
Flawinne.
En compagnie de 3 amis, j’ai participé à cette activité souvenir.
C’est sous une météo exécrable que nous avons d’abord marché puis visiter le fort.
En effet rien ne nous a épargné, pluie, vent, giboulée…
Voici quelques photos de la belle marche avant de vous parler du fort.
En passant sous ce pont, nous avons entendu des détonations qui nous
ont impressionnés. Nous avons bien vite découvert leur provenance.
Un
soldat de la guerre 14-18 venait de tirer sur des ennemis et ensuite
est venu à notre rencontre pour nous mettre en garde contre la présence
de soldats allemands dans les environs.
Nous avons repris notre route tout en restant groupé et prudent.
Au loin, nous avons aperçu un couple venant à notre rencontre.
Ils
sont venus nous expliquer que les soldats allemands avaient pillés les
maisons et emmener nourriture et animaux. Ils étaient aussi à la
recherche de leur maman et nous demandaient que si nous la rencontrions
de lui dire qu’ils l’attendaient à cet endroit.. La maman avait fui à la
venue des soldats allemands.
Avant de nous quitter, ils ont tenu à nous interpréter la chanson de l’époque : « La Madelon »
Quand Madelon
vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon!
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon!
Nous reprenons de nouveau notre route.
et nous rencontrons la maman du couple rencontré quelques minutes avant.
Il
lui restait quelques provisions sauvegardés dans son panier. Elle nous
fit le présent de quelques pommes à partager entre nous..
Nous lui avons transmis le message de ses enfants.
Nous
reprenons une nouvelle fois notre route avec comme indication qu’il
nous restait une demi heure de marche pour atteindre le fort d’Emines.
Le fort d’Emines construit entre les villages d'Emines et de Saint-Marc, est l’un des 9 forts construit entre 1888 et 1892 autour de Namur en Belgique conjointement à ceux de Liège
afin de défendre la neutralité du pays contre les velléités françaises
(ou allemandes pour Liège) qui étaient susceptibles d’emprunter la
vallée de la Meuse pour s’envahir l’un l’autre en bafouant la neutralité Belge au passage. Tous ces forts ont été conçus par le général Henri Alexis Brialmont
et mettent en œuvre un béton non armé, matériau assez novateur à
l’époque. Il est positionné au nord de la ville et est considéré comme
l’un des « petits » forts de la ceinture namuroise.
De
forme triangulaire, il présente encore une enceinte murée en excellent
état. Accessible par une porte d’entrée possédant encore son pont
roulant, il est ouvert à la visite lors d’occasions exceptionnelles.
Les
locaux de contre-escarpe sont encore relativement bien conservés. Les
fossés séparant l’enceinte du massif central permettent de faire le tour
de l’ensemble du complexe.
Dans
le massif central, l’affectation des différentes salles est encore bien
perceptible comme la grande salle de rassemblement, le bureau de tirs
et la salle des machines. Cependant, il n’a conservé aucun élément de
son armement d’origine. Sa coupole-phare est visible aujourd’hui au fort
de Lantin.
Il est admirablement conservé et est inchangé depuis la fin de la guerre 14-18.
En
1914, les bombardements sur le fort débutent le 23 août avec des tirs
de petit calibre, alors que l’artillerie allemande a déjà perforé la
ceinture namuroise en concentrant son attaque sur Marchovelette,
Maizeret et Andoy (et – dans un second temps – Cognelée), les forts les
plus à l’est, qui ont été mis hors jeu, provoquant la décision d’évacuer
la garnison de la ville. Les allemands avaient appris lors du siège de
Liège que la prise de ces forts par l’infanterie était trop couteuse en
vies, ils mirent en œuvre leurs pièces les plus lourdes (notamment des
obusiers de type M "grosses Bertha", de calibre 420 mm
(soit deux fois le diamètre et 10 fois le poids unitaire des munitions
prises en compte pour dimensionner le blindage des forts). Le fort
d’Emines succombera sous ces obusiers lourds le 24 août 1914.
Il sera renforcé comme les autres forts par l’occupant, qui le dotera notamment :
- d’un blindage intérieur en tôle ondulée cintrée,
- d’anneaux en béton armé autour des tourelles,
- de guérites permettant une position favorable lors de combats sur le fort même,
- de ventilation forcée,
- d’un tunnel reliant la contrescarpe au bâti central, utile en cas de prise des fossés par l’ennemi ou de bombardement,
- d’une génératrice au diesel remplaçant la machine a vapeur d’origine
Une
bonne tasse de soupe bien chaude pour terminer cette visite car
l’intérieur du fort est très humide et glacial. Nous avions beaucoup de
respect en pensant aux soldats qui ont vécus à l’intérieur de cet
édifice.
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