Château classique du XVIIIe siècle de style Louis XVI. Siège d’une ancienne seigneurie du pays de Liège et résidence du Prince-Évêque de Liège Charles Nicolas d’Oultremont.
Les
origines de la terre de Warfusée se confond avec celles de la
chevalerie hesbignonne puisque c’est d’abord les de Dommartin qui furent
à l’origine de cette seigneurie. Rien ne subsiste du donjon médiéval
démoli au XVIIe siècle. Au XVe siècle, la
seigneurie échut aux de Corswarem puis aux de Seraing et aux de Hamal,
ensuite aux de Renesse. En 1657, Alexandre de Renesse vendit la
propriété à sa cousine Marie de Thienne, épouse de Théodore de Bavière
de Schagen, descendant des comtes de Hollande. Sous les de Bavière de
Schagen puis les d’Oultremont, le château fut restauré puis entièrement
transformé ; c’est à cette époque que l’Empereur, Rodolphe II, nomma le
châtelain de Warfusée, comte du Saint empire germanique. C’est aussi à
Warfusée que naquit Charles-Nicolas d’Oultremont, Prince-Evêque de Liège
de 1763 à 1771. Délaissant le château familial de Warnant, les
d’Oultremont remplacèrent le château Renaissance par un château
classique de style Louis XVI. Le château de Warfusée est vraiment
l’exemple type de cette architecture et de ce mobilier où transparaît la
qualité de vie de la haute aristocratie du Pays de Liège.
Le
château actuel remplace un château plus ancien qui a été décrit par de
Saumery et dont on a conservé la gravure de Remacle Leloup. On entre
dans le château par une allée arborée donnant sur des constructions
d’allure défensive qui ont été construites vers 1622. Cet ensemble
occupe trois côtés de la cour d’honneur.
C’est Florent d’Oultremont qui fut à l’origine de la belle demeure
classique. Vers la cour, la façade du château proprement dit est
flanquée de deux ailes. L’avant corps plus élevé se termine par un
clocheton abritant un carillon. Vers le parc, la façade est composée de
deux ailes de part et d’autre d’un corps central à pans coupés surmonté
d’un fronton qui correspond à un salon polygonal.
La décoration intérieure a été inspirée par les traités d’architecture et d’ornementation français du XVIIIe siècle. Les appartements sauf le salon ovale réaménagé au XIXe siècle par Balat se présentent tels qu’ils étaient au XVIIIe
siècle. Toute une aile du château était occupée par les appartements du
Prince-Evêque Charles Nicolas d’Oultremont. Le lit à baldaquin de damas
jaune est la pièce la plus importante d’un mobilier recouvert de
velours frappé. Dans le salon rotonde sont exposés de forts beaux
portraits de Louis XV et Louis XVI. Dans un autre salon, des tapisseries
d’Audenaerde représentant les aventures de Don Quichotte ont été
placées. Les dessus des portes de ce même salon ont été réalisés par
Léonard Defrance. Mentionnons encore la salle à manger ornées de copies
d’œuvres de Raphaël ornant le Vatican ainsi que les stucs de la
chapelle, dus à Moretti et Duckers.
Le
château, qui n’est pas accessible au public, sauf pour des occasions
spéciales, appartient toujours à la famille d’Oultremont.
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