9 novembre 2020

En passant par Durbuy, plus petite ville de Belgique

Ce vendredi 6 novembre, je me suis rendu à Barvaux-sur-Ourthe pour parcourir une boucle de 14 kms avec passage à Durbuy.

L'entrée de Barvaux

En ce moment de pandémie Covi19, commerces, restaurants..etc sont fermés. Je me disais donc que j'allais pouvoir prendre des photos de Durbuy sans trop de monde en ville.

J'avais dessiné un parcours de 13 km qui sera modifié en cours de route suite à l'indication d'un panneau "Privé" dans le bois sur les hauteurs de Durbuy. Et je n'aime pas m'aventurer dans ces endroits indiquant que l'endroit n'est pas public...

Je m'étais dessiné un parcours avec comme point de départ et d'arrivée la gare de Barvaux qui se trouve un peu à l'écart du centre-ville.

Barvaux-sur-Ourthe  est une section de la ville belge de Durbuy située en Région wallonne dans la province de Luxembourg et dans l'arrondissement de Marche-en-Famenne. Commune du département de Sambre-et-Meuse, elle fut transférée à la Belgique en 1830 et confirmée en province de Luxembourg après 1839.
Barvaux se trouve dans la région calcaire de la Calestienne et se situe principalement sur la rive droite de l'Ourthe à l'extérieur d'un méandre de la rivière qui coule exceptionnellement vers le sud avant d'arroser le village.
La rive gauche est occupée par le quartier de Petit-Barvaux.
La naissance et l'histoire de Barvaux sont liées à l'Ourthe. Entre le 15è et le 19è siècle, l'Ourthe est navigable de Barvaux jusqu'à Liège.
Grâce à son pont, qui en fait un nœud de communication régionale, le site devient le point de départ d'un trafic de bateliers vers Liège. La présence de minerai de fer et de plomb dans le sous-sol de la région permet le développement de fourneaux et de forges qui exportent leur production vers Liège. Au 19è siècle, l'abandon du projet de canal Meuse et Moselle et l'apparition du chemin de fer mettent fin à la batellerie sur l'Ourthe

De la gare, je me suis donc dirigé vers le centre ville.





 
J'arrive à l'église du Sacré-Coeur de Jésus

Nichée dans la vallée de l’Ourthe, l’église néogothique ogivale de Barvaux-sur-Ourthe a connu 3 mues majeures au cours de son histoire. Un parcours passionnant ! 

Tout d’abord chapelle érigée en vicariat perpétuel en 1611 sur ordre d’Ernest de Bavière, prince-évêque de Liège et archevêque de Cologne, elle fut remplacée par une église plus vaste en 1730. Le curé Lambert de Sy la fit bâtir, ayant trouvé au début de son ministère l’ancienne chapelle en ruine.

140 ans plus tard, c’est dans le même état de délabrement qu’un architecte provincial la trouva. Parce qu’en plus de son état de dégradation avancé, l’église du curé de Sy était trop étroite pour accueillir l’ensemble des communiants barvautois (70 % des habitants), il fut une fois de plus décidé au début des années 1870 de raser et de reconstruire une troisième version du sanctuaire.

De style ogival néogothique, en vogue à la fin du 19e siècle, la version actuelle de l’église de Barvaux, consacrée en 1878, est le fruit de la ténacité du curé Gérard Lambert combinée à l’importante mobilisation de la population pour réunir les fonds nécessaires aux travaux. 

En plus de ces 3 profondes métamorphoses, l’édifice a subi diverdommages au cours de son histoire récente. A la suite de la Révolution française, les «Sans-culottes» français jetèrent dans l’Ourthe le «Christ des Bateliers» ; en 1944, en faisant sauter le pont tout proche, les Allemands détruisirent vitraux et châssis : en janvier 1978 enfin, la foudre frappa le clocher, qui terminera en fumée. 

Aujourd’hui l’église comporte quelques jolies pièces en chêne rouge de Russie du sculpteur liégeois Olivier Merveille (ce qui reste en fait de l’ameublement qu’il avait créé en 1878 et qui fut vendu en 1972), de beaux vitraux de Louis-Marie Londot, plusieurs pierres tombales qui, comme les fonts baptismaux de 1608, proviennent de l’ancienne église, ou encore une statuaire intéressante, avec une Pietà et un Christ au Calvaire de l’école mosane datés de 1520-1530. On y trouve également de jolies œuvres modernes. 

Je traverse le centre ville à gauche de l'église.



                                      Chapelle au pied Tier de la Rochette




 Ce qui m'attend maintenant, la longue ascension du Tier Saint-Antoine.


                                             La chapelle du Tier Saint-Antoine



Je traverse la Route de la Tour du Diable et je continue tout droit.


Je passe devant une croix commémorative et je continue toujours tout droit sur la route devenue chemin.

Je rejoins la rue Saint-Amour. Quel beau nom pour une rue !

Je passe à proximité de la confiturerie du même nom.


 https://www.confitureriesaintamour.be/indexfr.html

Je me dirige ensuite vers la Rue des Crêtes.

J'aperçois Durbuy en contrebas.


Je passe devant le Belvédère qui malheureusement n'est accessible que lorsque le petit train est en circulation. Dommage car ce point de vue offre un magnifique panorama sur la Durbuy et ses environs.


Je descends sur la ville où je prendrai le temps de cheminer dans ses petites rues pittoresques.. 

À l'origine, Durbuy est un îlot bien protégé par l’eau, par le château et l’enceinte urbaine qui était longue de près de  550 m. et haute de plus de 6 m. La construction de ce mur de protection est liée à la charte de franchise accordée en 1314 par Jean, comte de Luxembourg et roi de Bohême. Cette charte définissait les droits et les devoirs des nouveaux responsables de la petite cité, hormis le droit de haute justice conservée par le seigneur ou son responsable : le prévôt.

Parmi leurs charges, les bourgeois devaient assurer la sécurité de la ville marchande et exercer la justice courante. C’est l’époque de la construction d’une « maison communale » où siégeaient le bourgmestre et les échevins. Elle sera remplacée au 16ème siècle par un nouveau bâtiment appelé tardivement « la halle aux blés ». Cette dernière est un rarissime et antique pan de bois qui servait également de marché couvert.  La Ville y accueille aujourd’hui des expositions d’art.

Au 17ème siècle, deux congrégations religieuses, les Récollets et les Récollectines s’installent à Durbuy. Ils se destinent à l’enseignement et au secours des malades et des indigents.

Leur installation va transformer la physionomie de la ville car pour gagner de l’espace et bâtir les couvents, il faut assécher un bras de la rivière et reculer l’ancienne muraille. Le délabrement de l’enceinte motive l’accord de la commune. Ce qu’il en restera est démantelé par les Français en 1675. En 1689, sur ordre de Louis XIV, on rase ce qui se trouvait sur le rocher du château.

Fin 2011, les travaux de rénovation de la  partie nord de la ville, dans le quartier du couvent des Récollets, ont permis aux archéologues, la mise au jour de vestiges médiévaux. Il s’agit de la muraille et des assises d’une tour « à gorge ouverte »,  c’est-à-dire fermée à l’extérieur mais ouverte à l’intérieur de l’enceinte. D’autres tours mentionnées dans les archives : la tour Marette Médart, la tour Collon…  étaient dressées entre les courtines.

L’église paroissiale Saint Nicolas est de style gothique tardif. Elle est construite par les Récollets après 1630 et est accolée à leur couvent. Son chœur est réaménagé au 18ème siècle tandis que le porche-clocher qui délimite l’entrée date du 19ème siècle. A l’intérieur de l’église, un mobilier des 17ème et 18ème siècles, statues de saints et chaire de vérité côtoient des fonts baptismaux du 16ème siècle. Un chemin de croix contemporain est taillé dans le schiste par l’artiste Wéry. 



 La petite ville de Durbuy est installée sur la Calestienne, étroite lanière de calcaire qui borde le talus ardennais gréso-schisteux. La vision de ses demeures en pierre calcaire, bordées par la rivière et protégées par des collines échancrées, est à couper le souffle. Ces petites montagnes boisées rétrécissent le lit de la rivière qui doit lutter plus durement pour poursuivre sa route. Le nom Dolbui, qui apparaît au 11ème siècle, la décrit précisément. Quelques toponymistes donnent à ce nom une origine celtique. "Dur", signifierait chêne ou forêt et "bu" indiquerait l'eau. Et c'est bien là l'identité unique de Durbuy : une petite ville encaissée dans un étroit vallon, entourée par l’eau et les bois. C'est ce qui fait de Durbuy, le lieu idéal pour se ressourcer, se détendre et s'adonner pleinement à une multitude infinie d'activités de plein air : randonnées pédestres ou équestres, kayak, labyrinthes géants ou sports d'aventures qui respectent la nature.

Un phénomène géologique à ne pas manquer à Durbuy, c'est le fameux anticlinal, décrit en 1807 par le précurseur de la géologie moderne : Jean-Baptiste d'Omalius d'Halloy. L’anticlinal de Durbuy est formé de couches de calcaires dolomitiques et son plissement est dû à la  tectonique.


C'est bien triste pour les commerçants et le tourisme en ce temps de confinement mais que c'est agréable de se promener dans les petites rues et ruelles presque déserte. Mais Durbuy ville presque morte c'est une drôle d'impression.


































La visite de cette belle petite ville étant terminée, je reprends ma route.

J'entame ma deuxième difficulté de ce parcours, gravir les nombreuses marches m'emmenant sur les hauteurs de Durbuy.




Au sommet, je prends sur la gauche et j'entame la descente vers la rive de l'Ourthe.

Au bas de celle-ci, je suis le Ravel en direction de Barvaux.. J'avoue que suivre celui-ci, c'est un peu monotone, mais heureusement que la vallée de l'Ourthe est bien belle en ce jour d'automne.















Arrivé à Barvaux, je traverse le pont et je rejoins l'église avant d'entamer la dernière côte de la journée et de rejoindre le point de départ la gare qui est maintenant un bâtiment privé.





Malgré les deux grandes difficultés du parcours, j'ai apprécié ce trajet.

Je vous propose de retrouver toutes mes photos ici.

A bientôt pour une nouvelle aventure pédestre.



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