28 novembre 2018

Mon ancienne commune Remicourt


 J'ai habité plusieurs années cette commune.
J'y ai passé mon enfance principalement dans le village de Lamine. J'y suis revenu plus de vingt ans après. Et les chemins de la vie ont fait que je quitte définitivement cette commune il y a 4 années.
J'ai eu le bonheur d'y exercer presque la totalité de ma carrière de facteur.

Cela m'a donc donné envie de vous parler d'elle.
Elle est située en province de Liège, en région wallonne de Belgique.



En 1171, on trouve déjà le nom de « HELMERICICURTIS » qui se transforma progressivement en « HEMRICURT « , « HEMRICOURT », « HEMPRICOURT », « REMICOUR » et depuis 1795 : « REMICOURT ».
« HEMRICOURT  était, à l’origine, le nom d’une seigneurie féodale dépendant des cours féodales de Liège et de l’avoué de Hesbaye.

La commune de Remicourt est surtout connue pour les usines Mélotte qui produisaient de manière industrielle une écrémeuse à force centrifuge qui eut une renommée mondiale dans le monde agricole. 
C'était la fierté de la région de Hesbaye.


 C'est en 1852, que les entreprises sont fondées par Guillaume Mélotte. Cette personne est issue d'une dynastie de constructeurs de moulins à vent venu s'installer à Remicourt au début du XIXe siècle.
Mélotte s'occupe s'attelle d'abord à la fabrications e charrues, herses, semoirs, hache-paille et surtout batteuse.
A sa mort, c'est ses deux fils Alfred et Jules reprennent l'usine. Et c'est Jules qui spécialise l'entreprise. En 1880, il mettra sur pied la fameuse écrémeuse. 


En 1890, 26 ouvriers y travaillent. En 1900, 220. en 1910, 450 ouvriers, en 1928, 1200 mais en 1947 le chiffre retombe à 600.En 1928, la société est modifiée en « Société Anonyme Écrémeuses Mélotte ». Elle occupe à ce moment 1200 ouvriers mais en 1933 les débouchés se réduisent avec l'évolution des conditions d'exploitation des produits laitiers qui réglementent l’écrémage à la ferme et le développement des laiteries industrielles. La production d'écrémeuse chute à 8140 unités en 1934. En 1938, la firme entame la fabrication de dispositifs mécaniques avec le pot trayeur. Par la suite l'entreprise continuera à se développer en se spécialisant dans le matériel de traite et abandonnera l'écrémeuse vers 1970. 


Les usines Mélotte restent l'un des plus intéressants témoignages d'archéologie industrielle en Hesbaye. Le bâtiment administratif est haut d'un étage. Ses murs de briques rouges sont parcourus par des plates-bandes en pierre bleue. Le toit est couvert d’ardoises. L'ordonnance classique de la bâtisse donne une certaine élégance à ce bâtiment. Viennent se greffer à cet élément dominant une série d'ateliers en briques rouges qui présentent leur pignon à rue. La toiture est actuellement recouverte de plaques en matière plastique.


A la fusion des communes, les villages de Lamine, Hodeige, Pousset et Momalle ont rejoint Remicourt 


L’église paroissiale Notre-Dame, déjà citée dans plusieurs actes de la fin du 12e siècle, est un bel édifice gothique élevé sur une éminence au milieu d’un cimetière emmuraillé. La tour occidentale d’origine romane, autrefois fortifiée, fut reconstruite aux 16e et au 18e siècle. Sa principale particularité lui vient de son aspect en damier (briques et calcaire).


Momalle est sûrement le village qui en a conservé le plus grand nombre de ces censes (fermes) des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Elles se répartissent le long de la voirie qui rejoint une place où domine une église de style gothique du XVIe siècle.


 Lamine se caractérise par un centre médiéval qui conserve les deux pôles principaux du regroupement de l’habitat en Hesbaye : une motte castrale établie par un avoué de l’église de Liège sans doute au XIIe siècle et une église où subsiste une tour refuge du XIIIe siècle.


La motte de Lamine est sûrement une des plus importantes et une des mieux conservée de Hesbaye. Elle se compose d’un tertre de 12 m de hauteur et de 185 m de circonférence. Le sommet où avait été édifié le donjon, forme un rectangle de 32 m sur 25 m.
L’ Yerne, affluent du Geer, alimentait les fossés  encore très bien conservés. Aux environs de la motte proprement dite plusieurs prairies prolongées actuellement d’une part par le site de l’église et d’autre part par l’ensemble architectural de la ferme de l’ancien régime, pourraient être des éléments d’une ancienne basse-cour sans doute contemporaine à la fondation de l’ensemble castral.
 La tour de l’église de Lamine est le dernier vestige de l’église paroissiale médiévale datée de 1211 par certain, d’origine plus ancienne pour d’autres. C’est une tour assez massive construite en moellons de silex. Elle servait sans doute de tour de refuge pour les habitants alors que le donjon seigneurial, d’abord en bois puis en pierre, servit de résidence privée aux avoués de Hesbaye puis à leurs successeurs, peut être des sous-avoués. La nef a été totalement reconstruite au XIXe siècle pour accueillir une population de plus en plus nombreuse. On notera aussi la muraille assez récente mais rappelant le rôle jadis défensif du cimetière.



Installé comme les deux villages voisins précédents, le long de l’ Yerne, affluent du Geer, Hodeige garde une église paroissiale avec une tour médiévale ancienne et une nef du XVe siècle. On y trouve aussi de belles fermes réparties dans le village.


L’église de Hodeige fut d’abord une chapelle dépendant de Lamine et quand elle devint paroisse autonome en 1259, elle fut comme son église mère à la collation d’un autre chapitre collégial de Liège, celui de Saint-Paul. Elle gardera néanmoins des liens très étroits avec l’église Saint-Hadelin de Lamine. Elle fut élevée sur une butte, au milieu d’un cimetière emmuraillé. C’est dans ce cimetière que les manants avaient coutume de se réunir pour leurs assemblées et plaids. L’ensemble comprend une tour fortifiée qui servit aussi de refuge à la communauté ainsi qu’une nef rebâtie au XVe siècle et prolongée d’un chœur du XIIIe siècle, flanqués de deux chapelles construites entre 1472 et 1506. La tour carrée est de trois niveaux, limités par des chaînages d’angle. Les maçonneries sont en calcaire, silex et en grès. Le dernier niveau conserve trois baies à arcs surbaissés sur montants chaînés. Les soubassements de la tour seraient ceux de la tour primitive. Sur la face ouest trois dates : 1617, 1883 et 1905 pourraient être celles de différents remaniements. Voilà un édifice médiéval construit en plusieurs campagnes de l’époque romane en passant par le gothique du XIIIe siècle et le tardo-gothique du XVe à la fin du XVIe siècle. Il faut ajouter à cela des éléments néo-gothiques du XIXe siècle. Un bel exemple d’héritage médiéval.


Quant à Pousset, la légende dit que le village a été fondé au tout début de l’évangélisation de la Hesbaye par saint Materne disciple de saint Pierre. C’est un village paisible où seul, se démarque un moulin à vent à la croisée des chemins qui rejoignent le village et Remicourt.
Le moulin est situé à côté d'une ferme. Elle offre la possibilité à ses résidents de dormir dans cet ancien moulin, de monter à cheval et de découvrir la vie à la ferme.

Et pour terminer cet article, un petit détour dans le Musée de la vie hesbignonne.
Une salle est consacrée à la guerre 40-45.
On y découvre aussi le patrimoine de la région, les industries, l'histoire de l'évolution des villages avoisinants et les les modes de vie ainsi que l'école d'autrefois.
Un section est bien sûr consacrée à l'usine Jules Mélotte.
On peut aussi y voir des objets usuels, des photos et des documents d'époque.





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