18 octobre 2018

Le fort d'Emines

Le 27 avril 2016, en collaboration avec le Commandement militaire, la Province de Namur organisait une marche commémorative sur l’ancien champ de bataille namurois, entre la caserne militaire de Flawinne et le fort d’Emines. Sur un parcours d’environ 8.5kms, des animations étaient proposées afin de faire prendre conscience au grand public de la souffrance vécue par nos soldats, mais aussi par notre population au cours de la Grande Guerre. À l’issue de la marche, une  découverte du fort d’Emines était proposée aux marcheurs. Une navette en bus assurait ensuite le retour vers la caserne de Flawinne.

En compagnie de 3 amis, j’ai participé à cette activité souvenir.
C’est sous une météo exécrable que nous avons d’abord marché puis visiter le fort.
En effet rien ne nous a épargné, pluie, vent, giboulée…

Voici quelques photos de la belle marche avant de vous parler du fort.



  En passant sous ce pont, nous avons entendu des détonations qui nous ont impressionnés. Nous avons bien vite découvert leur provenance.
Un soldat de la guerre 14-18 venait de tirer sur des ennemis et ensuite est venu à notre rencontre pour nous mettre en garde contre la présence de soldats allemands dans les environs.



  Nous avons repris notre route tout en restant groupé et prudent.





Au loin, nous avons aperçu un couple venant à notre rencontre. 
 Ils sont venus nous expliquer que les soldats allemands avaient pillés les maisons et emmener nourriture et animaux. Ils étaient aussi à la recherche de leur maman et nous demandaient que si nous la rencontrions de lui dire qu’ils l’attendaient à cet endroit.. La maman avait fui à la venue des soldats allemands.


Avant de nous quitter, ils ont tenu à nous interpréter la chanson de l’époque : « La Madelon »

 Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon!


Nous reprenons de nouveau notre route.


 et nous rencontrons la maman du couple rencontré quelques minutes avant.
 Il lui restait quelques provisions sauvegardés dans son panier. Elle nous fit le présent de quelques pommes à partager entre nous..
Nous lui avons transmis le message de ses enfants.


 Nous reprenons une nouvelle fois notre route avec comme indication qu’il nous restait une demi heure de marche pour atteindre le fort d’Emines.




Le fort d’Emines construit entre les villages d'Emines et de Saint-Marc, est l’un des 9 forts construit entre 1888 et 1892 autour de Namur en Belgique conjointement à ceux de Liège afin de défendre la neutralité du pays contre les velléités françaises (ou allemandes pour Liège) qui étaient susceptibles d’emprunter la vallée de la Meuse pour s’envahir l’un l’autre en bafouant la neutralité Belge au passage. Tous ces forts ont été conçus par le général Henri Alexis Brialmont et mettent en œuvre un béton non armé, matériau assez novateur à l’époque. Il est positionné au nord de la ville et est considéré comme l’un des « petits » forts de la ceinture namuroise. 
 
 De forme triangulaire, il présente encore une enceinte murée en excellent état. Accessible par une porte d’entrée possédant encore son pont roulant, il est ouvert à la visite lors d’occasions exceptionnelles.

 Les locaux de contre-escarpe sont encore relativement bien conservés. Les fossés séparant l’enceinte du massif central permettent de faire le tour de l’ensemble du complexe.

 Dans le massif central, l’affectation des différentes salles est encore bien perceptible comme la grande salle de rassemblement, le bureau de tirs et la salle des machines. Cependant, il n’a conservé aucun élément de son armement d’origine. Sa coupole-phare est visible aujourd’hui au fort de Lantin.

Il est admirablement conservé et est inchangé depuis la fin de la guerre 14-18.

En 1914, les bombardements sur le fort débutent le 23 août avec des tirs de petit calibre, alors que l’artillerie allemande a déjà perforé la ceinture namuroise en concentrant son attaque sur Marchovelette, Maizeret et Andoy (et – dans un second temps – Cognelée), les forts les plus à l’est, qui ont été mis hors jeu, provoquant la décision d’évacuer la garnison de la ville. Les allemands avaient appris lors du siège de Liège que la prise de ces forts par l’infanterie était trop couteuse en vies, ils mirent en œuvre leurs pièces les plus lourdes (notamment des obusiers de type M  "grosses Bertha", de calibre 420 mm (soit deux fois le diamètre et 10 fois le poids unitaire des munitions prises en compte pour dimensionner le blindage des forts). Le fort d’Emines succombera sous ces obusiers lourds le 24 août 1914.
Il sera renforcé comme les autres forts par l’occupant, qui le dotera notamment :

  • d’un blindage intérieur en tôle ondulée cintrée,
  • d’anneaux en béton armé autour des tourelles,
  • de guérites permettant une position favorable lors de combats sur le fort même,
  • de ventilation forcée,
  • d’un tunnel reliant la contrescarpe au bâti central, utile en cas de prise des fossés par l’ennemi ou de bombardement,
  • d’une génératrice au diesel remplaçant la machine a vapeur d’origine









 

Une bonne tasse de soupe bien chaude pour terminer cette visite car l’intérieur du fort est très humide et glacial. Nous avions beaucoup de respect en pensant aux soldats qui ont vécus à l’intérieur de cet édifice.

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