17 septembre 2018

Le tombeau du géant


 Il y a maintenant un mois, lors de mon séjour à Vresse-sur-Semois, je me suis lancé dans une randonnée de 26 kms avec le but de découvrir le Tombeau du Géant.

Mon point de départ était la Maison du Tourisme de Bouillon situé le long de la Semois principalement au n°12 du Quai des Saulx .
J'ai attendu l'heure d'ouverture pour m'acheter la carte IGN de la région et des circuits de promenade.



 J'avais choisi un itinéraire en boucle mélangeant chemins balisés et chemins hors balisage.. Toujours accompagné de mon GPS de marche sur lequel j'avais enregistré le parcours en espérant ne pas trouver trop d'embûches en cours de route.

J'ai donc longé la Semois


jusqu'à un chemin à droite avec comme point de repère une statue Saint Arnould. (au bout du quai de la Tannerie) Saint Arnould veille sur l'entrée du bois de la côte d'Auclin.


Moins célèbre en dehors de Bouillon que l’homme des croisades, Arnould n’en est pas moins considéré comme le premier dans la généalogie des ducs de Bouillon, descendant des comtes d’Ardenne. Né vers 582  et lassé par la vie de cour, Arnould accepte d’être désigné évêque de Metz, alliant alors fonctions administratives et religieuses (613-628) ; il est à ce moment aussi précepteur du jeune Dagobert Ier. Mais il aspire à consacrer exclusivement sa vie à Dieu ; il renonce définitivement aux affaires de la cité et vit désormais en ermite solitaire jusqu’à son décès en 640. Godefroid en serait un lointain descendant. Décédé un 18 juillet de l’année 640 ou 641, Arnould est fêté localement à cette date. Patron des brasseurs, il n’est pas le saint patron de Bouillon car c’est saint Éloi qui a ce titre.

 J'emprunte donc la côte d'Auclin. 


Je remarque que même si je m'en éloigne de temps à autre, je suis toujours le cours de la Semois tout en suivant le chemin forestier assez vallonné.



J'arrive au pont de la Poulie, dit
aussi pont de Cordemois (1935) qui fait face au corps de garde de la Poulie , nouveau centre Culture et Loisirs de Bouillon.

Ce pont de style gothique date de 1935 et permet d'atteindre l'abbaye de Cordemoy, appelée aussi Abbaye cistercienne de Clairefontaine. Il est représentatif du style gothique de part ses ogives (voûtes) en arc brisé caractéristique.

Je ne le franchis pas cette fois mais plus tard au retour dans les derniers kilomètres.

Au passage au retour, je découvrirai la statue de l’artiste Jean-Paul Couvert, intitulée « Esprit de Semois », qui nous montre en relief le cours de la rivière d’Arlon à Monthermé.


 Ayant admiré le joli point de vue sur la Semois et le château-fort de Bouillon situé sur les hauteurs, je franchis quelques marches pour reprendre les sentiers boisés.


Jusque maintenant, j'ai suivi un itinéraire balisé  mais avec des sigles de différents parcours. J'ai aperçu quelques panneaux pour se situer en cas d'appel aux secours si par mégarde un accident arrivait.. Je n'oublie pas d'être prudent car je marche seul.. Hélas, ces panneaux ne sont que sur les parcours balisés.


Arrivé à une route, j'ai pris à droite vers l'Abbaye de  Cordemois.


 Malgré le niveau bas de la Semois, j'y ai aperçu quelques kayaks.




Aussi connue sous le nom d’Abbaye de Cordemois, l’Abbaye Notre-Dame de Clairefontaine se situe à l’ouest de Bouillon, sur la rive droite de la Semois. La communauté des sœurs cisterciennes y produit et vend dans son magasin d’abbaye du pain, des biscuits et fromages. Mais aussi des objets en céramique, peintures sur soie et autre artisanat créatif .

Je suis toujours le tracé de mon gps et arrive au lieu dit "La Queue de Lune"
On raconte qu'ici , les habitants du lieu ont transporté le corps du géant qui s'est jeté du haut de la colline voisine et lui donner une sépulture digne de sa dignité.. 


Je continue mon chemin et arrive au Moulin du
Rivage .



J'y passerai deux fois car ici commence une boucle très physique qui va m’amener  au Tombeau du Géant.

Au milieu des arbres et des sentiers se dresse le moulin du Rivage, là où le « grand ruisseau » se jette dans la Semois, face au site du « tombeau ». Cet ancien moulin isolé se présente sous la forme d’un ensemble clairsemé situé sur la rive ouest du ruisseau et composé de volumes en schiste datant d’époques diverses relativement récentes. La partie la plus ancienne est constituée par une construction, sans doute du début du 19e siècle. Est greffé à celle-ci, un logis du milieu du 19e siècle ; isolé du coté nord, un fournil de la même époque subsiste. À proximité se trouvent enfin des vestiges de bâtiments et de murets bordant le ruisseau qu’enjambe un petit pont de schiste.




Quittant ce magnifique endroit, je vais commencer une longue et rude montée par un petit sentier..
Je vais user quelques forces mais le résultat en vaudra vraiment la peine.




Au sommet, une superbe vue sur la vallée de la Semois et particulièrement sur le "Tombeau du Géant" C'est du point de vue de Botassart que je resterai baba devant ce fabuleux décor de la nature.


Le Tombeau du Géant" est classé "patrimoine exceptionnel de Wallonie" et "patrimoine naturel d'intérêt paysager". Il est sans doute un des plus connus et photographiés en Belgique avec cette superbe boucle d'une Semois sauvage.

C'est aussi un site historique parcouru par un chemin emprunté naguère par les germains en partance vers les « îles heureuses » de l'ouest. Il fut encore pratiqué en 1914 et en 1940 par les troupes prussiennes et allemandes.  

A l'époque romaine, les armées de Jules César envahissent nos contrées. Les Gaulois sont battus par la "furia romana" lors de la bataille.  Pour les prisonniers gaulois, un seul sort ; les arènes de Rome, autrement dit la fosse-aux-lions. Un géant, originaire de Trêves, fait prisonnier s'enfuit. Les Romains se lancent à sa poursuite. Après leur avoir échappé quelquefois, arrivé au bord de la Semois, au lieu-dit "Rocher des Gattes", le Géant se sentant pris au piège de la capture et préférant la mort se jette dans le vide. Le lendemain matin, un vieil homme de Botassart retrouve son cadavre.. Ébahis par le courage de cet homme, les habitants décident de l'enterrer dans cette boucle formée par un méandre de la Semois . Depuis lors, cette colline porte le nom de "Tombeau du Géant"

 Je me dirige alors vers le petit village de Botassart avec sa jolie chapelle de l'Immaculée Conception.



La « sirerie » de Botassart, tenue par Jean de Lamock, a construit son château en 1625, sur le promontoire fabuleux qui se penche sur la boucle du Tombeau du Géant. En même temps, la chapelle (1627) castrale fut consacrée à l⤙Immaculée Conception. Elle protège les pierres tombales des seigneurs qui se sont succédés à Botassart avant la Révolution française. Elle est devenue depuis église paroissiale et est classée.


Quittant le village, j'entame une longue descente vers la Semois et le Moulin du Rivage. 






Je prends la direction de Sensenruth et j'y aperçois son église Saint-Lambert


De style roman, remontant au IXème siècle, cette église fut longtemps la seule église paroissiale de la région de Bouillon. Elle a subi diverses transformations vers 1699. Son chœur date du XVIème siècle.
Elle comporte encore, fixée dans la muraille, une tête de divinité païenne. Sur un vitrail, de la première moitié du XVème siècle, la Vierge et Saint-Jean sont aux pieds du Christ en croix. A remarquer également les fonts baptismaux dont il ne subsiste que la base quadrangulaire (XIIème siècle) en calcaire carbonifère. Le support et la cuve datent du XVIème siècle, quant au couvercle, il est de la fin du XIXème siècle. A noter aussi des fragments de tête d'angle (XIIème) en calcaire carbonifère.


C'est de ce village, que je vais commencer le retour vers Bouillon, mon point de départ.



 Je traverse le hameau de Curfoz qui fût totalement incendié en 1944. Il n'en subsiste que quelques fermes reconstruites et une chapelle qui heureusement est restée intacte. C'est la chapelle Saint-Léger.


Il ne me reste qu'à rejoindre le belvédère . Il est stué sur la côte d'Auclin .


 
Au moyen de 116 marches, on atteint le plateforme supérieure, à 175 m au dessus de la Semois, où la vue est orientée sur la ville et son environnement forestier. Je voue avoue que je n'y suis pas monté..

De là a commencé une descente un peu périlleuse pour rejoindre le pont de Cordemois et ainsi rejoindre ma voiture.

Vous pouvez trouver toutes mes photos de cette randonnée ici.

A bientôt pour un autre article.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire